jeudi, septembre 25, 2008

Richard Martineau ou l'art de vomir sur les artistes en étant grassement subventionné soi-même!


Ce message a été envoyé au blogue de Richard Martineau et à son adresse courriel du Journal de Montréal aujourd'hui,le 25 septembre 2008, en réponse à ses attaques répétées envers les artistes qui dénoncent les compressions de Stephen Harper dans les budgets alloués à la culture.


Cher Richard,

Votre plaisir à « varger » sur la démarche d'artistes québécois dans l'affaire des compressions dans la culture est difficilement compréhensible…ou trop évidente : Vous avez été séduit par Stephen Harper. Ses yeux bleus vous ont ému et sa chevelure métallique vous rappelle sans doute la vôtre.

Je comprends très bien qu'être chroniqueur ne demande pas la même retenue qu'être journaliste et qu'il est acceptable de manifester ses amours franchement et sans gène. C'est votre vécu et vos impressions qui comptent, pas les faits. Dans ce rôle, vous avez le droit de vous épancher sur les superbes politiques du gouvernement Harper et sa solide base réformiste mais, de temps en temps, pourriez-vous essayer de vous souvenir que vous avez déjà travaillé dans un journal à tendance légèrement culturelle, vous savez, le Voir?

Tentez aussi de vous rappeler que vous travaillez encore au sein d'un organisme subventionné par le gouvernement provincial, Télé-Québec, qui survit d'année en année grâce au travail d'artisans dévoués et passionnés comme…vous?

J'imagine que cette volonté que vous avez de casser du sucre sur le dos des artistes (qui se défendent tant bien que mal) doit provenir d'une nouvelle définition « d'artiste » qui doit s'être formée chez vous en assistant à des galas de Star Académie. Je comprends maintenant que les vrais artistes, pour vous, sont ceux qui chantent disco sur Jacques Michel et qui rappent sur Desjardins.

Oui, Richard, Monsieur Harper sent le Duplessis à plein nez pour plusieurs femmes, hommes, artistes et créateurs au Québec. Il fait peur à des intellectuels! Même que certains chroniqueurs qui écrivent dans des journaux ont peur de ce qu'il représente!

Je dois vous décourager avec ce paquet d'évidences et ce dur rappel qu'on ne vit pas encore dans un état totalitaire où les artistes sont fusillés dans la rue mais rassurez-vous, lorsque je vous lis en mangeant mon McMuffin le matin, je suis sur que Big Brother est sur la bonne voie

Jean-François Porlier

lundi, septembre 15, 2008

Jean Leloup ou Leclerc de génie

(photo: Radio-Canada)

Certains spectateurs et de nombreux journalistes ont accusé Jean Leloup d'avoir commis plusieurs interruptions brutales et d'avoir insulté son public durant son spectacle de près de 4 heures présenté le samedi 29 août 2008, au Colisée de Québec dans le cadre des célébrations du 400e anniversaire.

Il est allé justifier sa frustration et expliquer son attitude lors de l'émission de Christiane Charrette du 11 septembre. Gueulard, vociférant et baveux, notre Jean national a décrié ce qu'il a nommé un Québec mou et bouffeur de poutine qui attend après les subventions pour créer et qui se soumet à la mièvrerie ambiante. il a même osé traiter les critiques de «matantes».

Puis hier, le dimanche 14 septembre, Leloup décide de convoquer les médias à Québec pour s'excuser d'avoir mal réagi à une mauvaise sono dans un endroit qui ne convenait pas à ce qu'il avait imaginé comme pow wow et d'avoir insulté des spectateurs qui rendaient le tout cacophonique.

Jean Leclerc nous rappelle par ses coups de gueule, ses sparages (réussis ou non) et par ses chansons une vérité qu'à l'époque de Star Académie on semble avoir oublié: La création, la vraie, celle qui est issue d'un artiste ou d'un collectif, ce n'est pas uniquement que du showbiz bien manucuré et cute.

Et l'accouchement d'une œuvre, ce n'est pas toujours propret. Un accouchement, c'est salissant mais ô combien satisfaisant lorsque, par exemple, le bébé nous étonne, l'ado nous confronte intelligemment (ou pas) et l'adulte nous interpelle.

Outre ses sautes d’humeur (de grâce, ne pas l'envoyer chez un psy, il rationalisera sa folie et va se taire) le plus gros problème de Leloup-Leclerc, c'est le conformisme de la gérontocratie qu'est devenue le Québec.

Des vieux et des jeunes-vieux qui occupent l'échiquier médiatique avec leur jugement ultime basé sur le « y’est-tu-fin-isme » et la capacité de reprendre une chanson de Jacques Michel sans fausses notes.

Le plus gros problème de Jean Leloup en 2008, c’est qu’il est un des trop rares artistes médiatisés et populaires à aller au bout de sa folie autogérée sans toujours s’en excuser ou de ne pas présenter ses plus grands succès avec une chorale.

Élégant, Leloup? Sobre, Leclerc? Toujours brillant et parfait, Jean?

Non, bien sûr, mais nécessaire? Toujours.