lundi, janvier 23, 2006

Stephen Harper ou la beauté du diable.

À quelques heures du résultat de la présente campagne électorale, on constate les appels au sens commun qui sont faits aux canadiens par les forces progressistes du monde entier pour éviter à tout prix l'élection d'un gouvernement conservateur majoritaire au Canada.

Que ce soit dans des publications européennes ou sur le site web du réalisateur américain Michael Moore (très drôle d'ailleurs) on craint la prise de pouvoir d’un clone de Bush, ce que semble être Stephen Harper.

Michael Moore a ceci à dire aux Canadiens de toutes allégeances:

«Ô Canada, vous n'avez pas vraiment l'intention d'élire une majorité conservatrice lundi, hein ? C'est une blague, n'est-ce pas ? Je sais que vous avez un grand sens de l'humour... mais ce n'est plus drôle. Peut-être est-ce une nouvelle forme d'ironie canadienne - l'ironie à rebours ! O.K., maintenant je comprends. D'abord, vous avez le courage de vous opposer à la guerre en Irak -puis vous élisez un premier ministre qui l'approuve. Vous déclarez que les gais sont des citoyens à part entière - et puis vous votez pour un homme qui dit qu'ils ne le sont pas. Vous donnez à vos autochtones leur propre autonomie et leur propre territoire - et puis vous votez pour un homme qui veut couper l'aide à ces citoyens, les plus pauvres de votre pays. Ouah, c'est intense ! Seuls les Canadiens peuvent réussi un tel tour de chapeau humoristique. Chapeau.»

Bien sûr, la campagne électorale telle que nous l’avons vécue ici, au pays, est plus complexe... D'un côté, il y a une volonté pancanadienne claire de « nettoyer» un gouvernement qui semble non seulement corrompu mais aussi victime de l'usure du pouvoir après 12 ans, et de l'autre, l'attrait dément du «changement pur».

Il y a aussi « les sens des valeurs qui s'opposent ». Celui du conservatisme religieux et économique de l'ouest s'opposant donc au libéralisme et au progrès social et économique de l'est et du centre. Bien sûr, il y a des nuances mais ce sont les courants principaux. Les néo-démocrates ne semblent pas exciter l'électorat outre mesure à cause d'une plate-forme sociale jugée trop... terre-à-terre? Honnête? Intègre? Plate?

L'électorat canadien (outre les Québécois qui votent pour le Bloc Québécois pour des raisons idéologique ou pour la sirène de la souveraineté) semble aveuglé par le mirage conservateur du beau Harper au yeux bleus et les électeurs semblent excités par cette image rassurante et souriante de notre ami Steven.

«Il va aider le Québec» disent les uns, «Il va aider les régions» disent les autres. Mais que penser d'un politicien qui cache ses idées et qui, littéralement, cache aux journalistes ses candidats d'extrême droite dans les cuisines après les discours préfabriqués?

Alors que Montréal et le Québec sont tapissées de pancartes conservatrices sur lesquels on prône le « Vrai Changement », je terminerai mes premières armes de bloggeur sur ce petit souvenir coquin qui hante mes tiroirs depuis plus de 20 ans... un petit écusson, un badge de 1984 du Parti Conservateur où l'on peut voir la photo de Brian Mulroney et lire le slogan suivant: «Avec Brian, ça va changer!»...

1 commentaire:

  1. En tout cas tout ce qu'on peut dire c'est qu'il faut se rendre à l'évidence ... malgré l'annonce qu'un gouvernement minoritaire aurait les mains liées, monsieur Harper ne s'est pas gêné pour détruire l'image du Canada à l'étranger. Comme la lettre que je lui ai fait parvenir, je suis profondément choqué que le Canada ait pris position en faveur d'Israel alors que ce dernier transofrmait le Liban en gruyère ... Quelle honte ... être d'accord avec le meurtre de gens innocents au nom du Canada!

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