lundi, septembre 15, 2008

Jean Leloup ou Leclerc de génie

(photo: Radio-Canada)

Certains spectateurs et de nombreux journalistes ont accusé Jean Leloup d'avoir commis plusieurs interruptions brutales et d'avoir insulté son public durant son spectacle de près de 4 heures présenté le samedi 29 août 2008, au Colisée de Québec dans le cadre des célébrations du 400e anniversaire.

Il est allé justifier sa frustration et expliquer son attitude lors de l'émission de Christiane Charrette du 11 septembre. Gueulard, vociférant et baveux, notre Jean national a décrié ce qu'il a nommé un Québec mou et bouffeur de poutine qui attend après les subventions pour créer et qui se soumet à la mièvrerie ambiante. il a même osé traiter les critiques de «matantes».

Puis hier, le dimanche 14 septembre, Leloup décide de convoquer les médias à Québec pour s'excuser d'avoir mal réagi à une mauvaise sono dans un endroit qui ne convenait pas à ce qu'il avait imaginé comme pow wow et d'avoir insulté des spectateurs qui rendaient le tout cacophonique.

Jean Leclerc nous rappelle par ses coups de gueule, ses sparages (réussis ou non) et par ses chansons une vérité qu'à l'époque de Star Académie on semble avoir oublié: La création, la vraie, celle qui est issue d'un artiste ou d'un collectif, ce n'est pas uniquement que du showbiz bien manucuré et cute.

Et l'accouchement d'une œuvre, ce n'est pas toujours propret. Un accouchement, c'est salissant mais ô combien satisfaisant lorsque, par exemple, le bébé nous étonne, l'ado nous confronte intelligemment (ou pas) et l'adulte nous interpelle.

Outre ses sautes d’humeur (de grâce, ne pas l'envoyer chez un psy, il rationalisera sa folie et va se taire) le plus gros problème de Leloup-Leclerc, c'est le conformisme de la gérontocratie qu'est devenue le Québec.

Des vieux et des jeunes-vieux qui occupent l'échiquier médiatique avec leur jugement ultime basé sur le « y’est-tu-fin-isme » et la capacité de reprendre une chanson de Jacques Michel sans fausses notes.

Le plus gros problème de Jean Leloup en 2008, c’est qu’il est un des trop rares artistes médiatisés et populaires à aller au bout de sa folie autogérée sans toujours s’en excuser ou de ne pas présenter ses plus grands succès avec une chorale.

Élégant, Leloup? Sobre, Leclerc? Toujours brillant et parfait, Jean?

Non, bien sûr, mais nécessaire? Toujours.

1 commentaire:

  1. Anonyme02:40

    Bien dit M.Porlier!

    J'aimais beaucoup vous écoutez à la radio.

    Prévoyez vous un retour prochain?

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